Producteur local
Maraîchers à Céret….
Maraîcher aujourd’hui, quesako ?
Deux hectares de terres agricoles côté du Mas Parrot, un travail dur et quotidien en bordure du Tech
Mais des produits sains et variés sur 3 saisons : des artichauts, fèves, haricots, petits pois, radis, tomates pommes de terre, abricots, cerises, kiwis, sans oublier une quarantaine de poules rousses dodues et sociables, généreuses de leurs œufs au jaune orangé et au goût délicieux.
Il faut dire que Kate les bichonne avec de la verdure tous les jours en plus de leur ration de graines, une caresse par- ci par –là, de l’eau propre et fraîche, et de l’espace pour s’ébrouer et caqueter sous la surveillance de Kriekje, le Coq.
Pourtant nous sommes loin du potager de Marie-Antoinette, car chaque jour est un vrai challenge pour Bart et Kate, qui ne sont que 2 pour travailler la terre, surveiller les récoltes, nettoyer les plantes, enlever parasites et mouches à la main, récolter et écouler les produits…
Ajoutons à cela l’arrosage, en ce mois de mai, deux fois par jour pour les salades et les pois, des centaines de litres à aller chercher aux bornes qui ne sont accessibles que 6 mois par an.
Petit agriculteur aujourd’hui, c’est toujours un sacerdoce, une passion,
car il faut savoir tout faire : défricher, semer, planter, entretenir les sols, arroser, surveiller les récoltes, cueillir, vendre les produits, investir à la mesure de ses moyens, faire les comptes et tenir la comptabilité…. C’est une vie rude mais saine qui a ses avantages : une sensation de liberté, un sentiment de faire œuvre utile de façon concrète pour protéger la planète et la santé de ses habitants.
Bio, label ?
Même si le label Bio ne s’étale pas en grand sur leur logo ou sur leur stand au Marché de Céret, leur production est locale, naturelle. Il serait intéressant de pouvoir comparer la qualité nutritionnelle et gustative de ces produits naturels et locaux avec la qualité nutritionnelle et gustative des produits de supermarché et aussi du « Bio » tout venant….
Aujourd’hui, on constate de plus en plus la perte en qualité nutritionnelle des fruits et légumes, produits d’agriculture intensive et mondialisée. Pour contrer cela, il faut porter son attention sur les facteurs tels que la variété et le génotype mais aussi le climat et les conditions techniques de culture (les sols, l’irrigation, la fertilisation) et le stade de maturité au moment de la cueillette, ce qui plaide évidemment pour les produits locaux et de saison
Alors pourquoi pas Bio ?
Il faut savoir que pour un jeune producteur les montants à payer annuellement sont souvent prohibitifs et la surveillance de la qualité pas toujours au rendez-vous. De plus, les aides et soutiens à la transition ne semblent pas toujours adaptés aux petits producteurs qui doivent faire des avances financières importantes avant de recevoir les aides, par ex des aides pour installer des serres- tunnels neufs, mais pas d’aide pour les tunnels d’occasion.
Pas de problème d’écoulement des produits,
quand les produits sont de bonne qualité, ils trouvent acquéreurs sur les marchés, dans les magasins bio et naturels du coin…
Les difficultés,
si difficultés il y a, sont plutôt liées à l’exploitation elle-même. Car le maraîchage exige un travail très saisonnier, ce qui signifie une disponibilité complète et quotidienne au moment des récoltes, avec des personnes qui n’ont pas peur de travailler, de bouleverser leurs horaires de sommeil et de lever. Bien entendu, on peut se faire aider, encore faut-il trouver les bonnes personnes disponibles quelques jours dans l’année…
Visions pour l’avenir
A l’époque où l’on redécouvre l’importance et la valeur d’une alimentation saine et naturelle, ne serait-il pas bienvenu de porter davantage d’attention à ces petits producteurs locaux passionnés par leur métier et ainsi contribuer davantage à la « souveraineté alimentaire » prônée par les grandes institutions internationales depuis des lunes?
Notamment en réduisant les intermédiaires pour les rétribuer de manière plus équitable, en respectant leur travail, et leurs horaires.
La mutualisation des équipements et des ressources, mise à mal aujourd’hui à la suite de la défection grandissante pour la profession, serait à réinventer.
A un autre échelon, la mise à disposition de terres agricoles à des prix abordables reste encore un objectif à concrétiser pour tous ceux qui attendent. Si l’on voit des terres agricoles en friche, c’est parfois parce qu’il est plus intéressant pour les propriétaires de percevoir des subventions que de les vendre au prix des terres agricoles.
Donc si vous avez envie de contribuer à une alimentation plus saine et durable, soutenez ces petits producteurs locaux, ne les oubliez pas au marché, en vente directe, notamment au « Jardin de Chagall, dans les magasins Bio et naturels….